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sophe, épris de gloire et de la passion du bien public, fit face à tout et se jeta dans la propagande la plus active. Les brochures et les livres se succédèrent[1]. Mais Lassalle n’était pas seulement un brillant écrivain, il était aussi un puissant orateur, un agitateur infatigable et un organisateur de premier ordre. Il parcourut les principales villes d’Allemagne, et notamment Berlin, Leipzig, Dûsseldorf, Cologne, Francfort...

Partout il donna des meetings et prêcha le socialisme en paroles enflammées. Les masses ouvrières se portaient avec enthousiasme devant cet apôtre de la parole nouvelle et les premiers succès furent foudroyants. Mais la bourgeoisie s’irrita contre le Luther de la réforme sociale ; on voulut d’abord le tuer par le ridicule. Seulement Lassalle avait des griffes et il les appliqua avec tant de vivacité sur la figure des railleurs que ceux-ci ne recommencèrent plus. Alors on vit, les progressistes surtout, le combattre dans ses meetings, et on le chassa pour ainsi dire de Berlin, en rendant impossibles, par le tapage qu’on y faisait, les réunions

  1. En voici les titres : Ueber Verfassungswesen. (Sur les modes d’organisation.) Was nun ? (Que faire maintenant ?) Die Wissenschaft und die Arbeiter. (La science et les travailleurs.) Die indirekten Steurn und die Lage der Arbeitenden Klasse. (Les impôts indirects et la condition de la classe ouvrière.) Offenes Antwortschreiben. (Lettre ouverte.) Macht und Recht. (Force et droit.) Zur Arheilerfrage. (Sur la question ouvrière.) Arbeiterlesebuch. (Manuel des travailleurs.) An die Arbeiter Berlin’s. (Aux travailleurs de Berlin.) Der Lassallesche Criminalprocess. (Le procès criminel de Lassalle.) Der Hochverraths Process wider Lassalle. (Le procès de haute trahison contre Lassalle.) Die Agitation des Allgemeinen deutschen Arbeitervereins. (L’agitation de l’association générale des ouvriers allemands.) Herr Bastiat Schulze von Delitsch, der okonomische Julian. (Monsieur Bastiat Schulze von Delitsch, le Julien économique, etc.)