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geoises. Le temps de travail social ou la valeur d’échange est l’antique et impassible destinée du monde hourgeois. Quand il s’agit de savoir combien il pourra vendre son travail individuel, ou celui d’autrui qu’il a acquis, au-dessous ou au-dessus de sa valeur, c’est-à-dire du temps de travail social, c’est alors que commencent les joies et les souffrances du Werther bourgeois ! Dans cette, oscillation entre le trop et le trop peu, entre le préjudice de l’acheteur et celui du vendeur, se trouve toute l’intrigue du drame bourgeois, là se trouve en résumé la loi du prix du marché. La mesure de la valeur, cette conscience du monde bourgeois, le travail social abstrait, ne parvient à sa réalité que par un préjudice continuel, par le trop ou le trop peu, par la tromperie active ou passive du prix du marché et le pressentiment vague, instinctif, détermine dans la conception sociale du monde antique, l’antique idée du mercator.

Enfin, dès ce moment, je peux vous expliquer ici, monsieur Schulze, quelle énorme erreur vous commettez en disant que le capital proprement dit ne consiste jamais dans une somme d’argent (p. 2), mais toujours dans des produits réels. Vous êtes si fier de cette phrase que vous la répétez trois ou quatre fois, même hors de propos, probablement pour montrer que vous avez lu non seulement Bastiat, mais aussi quelque chose de l’Abrégé de Say ! Est-il possible, monsieur Schulze, que vous, dont le capital est le dieu, méconnaissiez à ce point votre dieu, quand il apparaît dans sa forme corporelle ?

Comment ! vous écriez-vous, vous niez donc ce grand dicton de J.-B. Say, « que les produits ne s’échangent que contre les produits, que l’argent n’est pas l’intermédiaire entre eux et que tout ca-