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principe intellectuel, n’est qu’un extrait concis d’une œuvre de maître, importante au plus haut degré, à laquelle j’ai aiissi emprunté ma terminologie ; d’une œuvre qui a paru en 1859, c’est-à-dire cinq ans avant votre Cathéchisme, et que vous auriez dû absolument connaître ! D’une œuvre que vous auriez dû connaître d’autant plus, qu’elle a paru chez votre ami Dunker, de l’œuvre excellente, et faisant époque, de Karl Marx : Critique de l’économie politique[1][2].

Mais en quoi cela vous regarde-t-il ! Vous avez lu Karl Marx aussi peu que Rodbertus, Rodbertus aussi peu que Malthus et Ricardo, ceux-ci aussi peu que Smith, Smith aussi peu que James Stewart, Stewart aussi peu que Pelty, Petty aussi peu que Boisguillebert et Sismondi ; tout cela se voit dans votre écrit. Mais qu’importe ! Vous n’en êtes pas moins le grand économiste, l’homme de la science, le précepteur des travailleurs. N’êtes-vous pas l’homme selon le cœur du, Journal du peuple et du Journal national ; que faut-il encore de plus ?

Vous voyez maintenant, monsieur Schulze, comment s’annulent les prétendues difficultés qui s’opposent, en apparence, à la théorie de Ricardo : que le travail est l’unique mesure de la valeur et que toutes les valeurs ne sont que des quantum de temps de travail.

Je disais : si quelqu’un a employé à la fabrication d’un objet les frais normalement nécessaires à la production, qui se résolvent tous en temps de

  1. Berlin, 1859. Édition de François Dunker. — Il est à regretter que de cette oeuvre remarquable il n’ait paru d’abord que la première livraison, traitant la Marchandise et l’Argent.
  2. Mais depuis lors, Marx a publié, en 1867, son livre intitulé Le Capital, et qui est pour ainsi dire le complément et la continuation du précédent. (Note du trad.)