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qui se trouve en dehors de la concurrence libre ^ puisque nous ne voyons d’ordinaire que deux villes réunies par un chemin de fer, c’est-à-dire des sociétés propriétaires d’un monopole, et qui auraient pu faire valoir les prétentions les plus extravagantes, si la chose n’était pas tout à fait impossible, si elle n’était pas un non-sens, étant donné la nature de notre production.

Mais jetons encore un coup d’œil sur des productions qui rentrent dans le cercle de la concurrence libre !

Est-il nécessaire d’expliquer plus amplement que toute notre production, que chaque progrès de civilisation, petit ou grand soit-il, vu le bon marché croissant qui résulte de chaque pas nouveau dans la division du travail, est basé sur ceci, que ce n’est jamais le travail épargné par le service, mais toujours le travail positif nécessaire à la production de l’objet infiniment diminué et diminuant toujours, qui est payé ? S’il n’en était pas ainsi, et s’il n’en avait pas toujours été ainsi, le monde en serait encore au point où il était il y a 4000 ans !

Tout développement est basé sur le contraire absolu du principe de Bastiat ; il est fondé absolument sur ce que le travail épargné au consommateur par le service devient toujours de plus en plus grand ; tandis que le travail exécuté par le producteur d’un objet, et indemnisé par le payement, devient toujours moindre, la différence entre le travail exécuté par le producteur et le travail épargné au consommateur devient toujours plus considérable ! Si l’univers avait été créé par l’intelligence progressive bourgeoise de MM. Bastiat-Schulze, son premier progrès aurait été étranglé dès le berceau par ce principe, comme un homme avec un collier de chanvre !