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ser un amas confus de paroles, il est certes tout à fait possible que ces gens-là s’écrient : Travail exécuté ou travail épargné, qu’importe ! le travail est toujours le travail, et, dans les deux cas, c’est toujours le travail, fût-il même autrement défini, qui reste la mesure de la valeur !

Je le répète, c’est là une chose tout à fait possible pour des gens dont l’oreille n’entend que les bruits des paroles et dont le cerveau n’est jamais traversé par l’ombre d’une pensée.

Et en effet, après le passage que nous venons de citer, où le travail chez vous est le principe de la valeur, vous passez outre avec ces mots : « En attendant la question n’est pas encore résolue par là », et vous donnez la théorie de Bastiat seulement comme une modification et une définition plus rapprochée du principe de travail[1], et vous concluez par les phrases déjà citées que la valeur de cession du produit n’est que dans le travail épargné par là à l’amateur.

Mais, s’il en est ainsi pour vous, il sera suffisant pour chaque homme pensant de réduire simplement à son expression logique l’interversion du principe smitho-ricardien de la valeur commise par Bastiat et pour rendre évident l’antagonisme tranchant qui existe entre les deux principes et en même temps l’absurdité monstrueuse de l’invention de Bastiat.

Ce n’est pas dans le travail exécuté, nécessaire à la production d’un objet, mais dans le travail épargné au consommateur par la cession de cet objet, c’est dans l’épargne qui constitue le service, que se trouvent, selon Bastiat, le principe et la mesure de la valeur.

  1. Voir p. 64-66, Catéchisme des Travailleurs.