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pour l’autre, comme s’il n’y avait pas la moindre différence entre elles.

Qe n’était pas l’avis de Bastiat, qui, si irréfléchi qu’il fût, ne l’était pas autant que vous.

Il s’explique beaucoup plus clairement lorsqu’il dit[1] : « Car j’ai à prouver que la valeur n’est pas plus dans le travail que dans l’utilité. »

Un peu plus tard[2], il expose ainsi la différence caractéristique entre son principe et le principe de travail : « Bien loin que la valeur ait ici une proportion nécessaire avec le travail accompli par celui qui rend le service, on peut dire qu’elle est plutôt proportionnelle au travail épargné à celui qui le reçoit ; c’est du reste la loi des valeurs, loi générale et qui n’a pas été, que je sache, observée par les théoriciens, quoiqu’elle gouverne la pratique universelle. Nous dirons plus tard par quel admirable mécanisme la valeur tend à se proportionner au travail, quand il est libre ; mais il n’en est pas moins vrai qu’elle a son principe moins dans l’effort accompli par celui qui sert que dans l’effort épargné à celui qui est servi. »

Ainsi le principe et la mesure de la valeur n’est pas dans le travail exécuté, nécessaire à la production d’un objet, mais dans le travail épargné à celui qui reçoit le service, au consommateur, et c’est là la signification du service.

Quand on a affaire aux gens qui ne peuvent être signalés que comme des personnages comiques, dans le drame de l’économie politique d’aujourd’hui, des paillasses comme vous, M. Faucher, M. Wirth, M. Michœlis, qui de leur vie n’ont eu de pensée à eux, et qui ne font qu’agiter et ramas-

  1. Harm, économ., p. 148, éd. Brux., 1850.
  2. Ib., p. 151.