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tante, toute la totalité des produits de ce genre, qui est en réserve, subit la même dépréciation. En vain les producteurs s’écrient que le nouveau prix est au-dessous du prix de coût, c’est-à-dire au-dessous du quantum de travail qui, jusqu’à présent, et même hier encore, a dû être normalement et nécessairement cristallisé dans ce produit de travail. N’importe, ces objets doivent être vendus au prix d’aujourd’hui, ce prix ne fût-il que la moitié du quantum de travail cristallisé en eux.

Peut-on dire après cela que le quantum de travail normal (le prix du coût) qui a été nécessaire à la production d’un objet constitue la mesure de sa valeur ?

Ou supposons le cas qui se produit régulièrement de temps à autre, qu’un changement s’est opéré dans les goûts et les besoins d’une période. Les objets qui jusqu’alors étaient conformes aux goûts et aux besoins ne le sont plus et, malgré tous les quantum de travail nécessairement cristallisés en eux, ces objets ne sont que des vétilles qui attendent dans la boutique d’un fripier une lamentable issue pour leur existence manquée.

Autre cas. Aucun changement n’a eu lieu dans les besoins, mais il y a surproduction d’un article, destinée constante de notre production moderne et sans qu’on puisse l’imputer à un producteur quelconque, quand ses concurrents d’Europe et des autres parties du monde ont produit plus qu’il ne pouvait prévoir, alors, bien que ni le besoin de ces objets, ni le travail nécessaire à leur production, ne se soient amoindris, ces produits baissent jusqu’à la moitié du prix de leur coût et doivent être vendus de moitié au-dessous des quantum de travail utilement et nécessairement fixés en eux.

Est-il possible de soutenir contre ces phénomè-