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fini — se retrouve dans les paroles aussi chez Bastiat ; il est vrai que dans la chose il la transforme plus tard en son opposé ! Chez vous, elle se trouve aussi dans les paroles, et vous partez de là pour expliquer que ce n’est pas la matière de l’objet qui constitue sa valeur, mais la somme des services nécessaires à sa production. Et ici il vous arrive un malheur tout particulier ! Vous voulez l’expliquer par l’exemple d’une douzaine de chemises et vous dites, p. 60 :

« Prenons un objet de nécessité générale, une douzaine de chemises. Pour me les procurer, je peux choisir deux moyens. J’achète le lin à l’agriculteur, je le donne à la fileuse qui me le convertit en fil ; je remets ce fil au tisserand, et la toile fabriquée à la blanchisserie ; ensuite je fais ma commande de chemises à la couturière, et ce n’est qu’alors que je les reçois toutes faites. Toutes les personnes qui m’ont rendu les services mentionnés, je dois les payer. Qu’est-ce qui constitue la valeur des chemises, du produit final de tout ce travail ?

« Évidemment, c’est la totalité des services nécessaires à leur production qui détermine la mesure du service réciproque — du salaire que je dois payer pour chacun de ces services, — et, en définitive, je n’ai rien payé que les salaires de travail et nullement les chemises. »

Le malheur qui vous arrive ici (si ces chemises sont des chemises de coton) consiste en ce que, ne payant dans le prix des produits rien d’autre que les salaires de travail, vous enlevez à votre ami Reichenheim tout intérêt et tout profit de capital qu’il aura gagné en attendant sur son coton et probablement mis en sûreté contre vous !

Plaisanterie à part, monsieur Schulze, si on ne payait dans le prix des produits rien d’autre que les