Page:Lassalle - Capital et travail.djvu/160

Cette page n’a pas encore été corrigée

l’idée de la suppression de l’intérêt, vous ne savez que trouver cette phrase glorieuse :

« Oui, l’intérêt est onéreux ! Mais supprimez l’intérêt (c’est-à-dire faites que le crédit soit gratuit et que chacun, en tout temps, puisse avoir gratuitement les capitaux nécessaires), et le crédit n’existe plus, et, quand vous en aurez le plus besoin, il vous manquera ! »

Comprenez-vous maintenant l’incroyable idiotisme de cette phrase ? Est-il permis, monsieur Schulze, d’écrire une proposition de deux lignes qui dans ses prémisses annule ses conséquences et qui dans ses conséquences annule ses prémisses ! Agréable penseur que vous êtes ! Dans cette manière de dissimuler aux travailleurs le sens réel de la formule de l’abolition de l’intérêt chez les socialistes et dans toutes les discussions soulevées à ce sujet au dix-neuvième siècle gît la misérable et grossière duperie dont vous vous servez pour persuader aux travailleurs que l’abolition de l’intérêt aurait des suites pernicieuses.

Êtes-vous réellement assez imbécile pour écrire une pareille chose sans en voir les contradictions, ou bien faites-vous ainsi pour duper votre monde ?

— Que le lecteur décide !

Ce qui précède fait croire plutôt à la seconde supposition.

Vous dites, p. 32 :

« C’est encore plus grave pour le travailleur peu aisé, soit qu’il vive de l’industrie de son petit établissement, soit qu’il soit payé par d’autres pour ses services. Que deviendrait-il, si, voulant se retirer dans sa vieillesse pour vivre de ses modiques épargnes, celles-ci ne lui