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Ou, pour faire abstraction de la forme agricole et pour illustrer par un seul trait tous les autres ennuyeux exemples que vous citez : vous supposez que le capital dont vous voulez expliquer la productivité est productif dans les mains de Pierre et vous demandez fièrement : ne sera-t-il pas également productif chez Paul, et n’est-il pas juste que Paul donne à Pierre une partie de cette productivité cédée ? Certes, monsieur Schulze, on n’a pas deux poids et deux mesures. Si le capital est productif dans les mains de Pierre, il l’est également dans celles de Paul, et tout est dans l’ordre.

Il n’y a que ceci à expliquer : d’où provient la productivité du capital en général, d’où provient-elle dans les mains de Pierre ? Ensuite il faut analyser la nature de cette faculté génératrice d’un objet mort, privé de toutes forces naturelles. Au lieu de cela vous supposez tout simplement comme un fait existant ce que vous deviez expliquer, et par votre supposition vous croyez l’avoir démontré !

Cette brillante méthode de penser se révèle tout le long de votre livre et chaque page est remplie d’exemples de ce genre. Mais votre puissante faculté de penser atteint son apogée immédiatement après les passages que nous venons d’examiner.

En parlant de l’intérêt vous vous adressez aux socialistes, aux déraisonnables qui veulent supprimer l’intérêt, et vous vous écriez : « Oui, l’intérêt est onéreux ! Mais supprimez l’intérêt, et le crédit n’existe plus ; et, quand vous en aurez le plus besoin, il vous manquera. »

Abstraction faite de ce que personne n’a encore