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« Pour que cela puisse être prouvé par des exemples frappants^ dites-vous page 29, il ne faut jamais perdre de vue que le capital doit être pris dans son sens juste et non comme une somme d’argent. Ainsi, le propriétaire d’un champ le prête ou l’afferme à un autre avec la récolte (son capital) pour un an, à la condition que le fermier le lui restituera l’année suivante, également avec une récolte. Chacun voit que cette restitution du champ avec la récolte de l’année prochaine n’est pas une indemnisation pour le propriétaire du champ, qu’il exigera de bon droit encore un intérêt de fermage, puisqu’il perd la récolte d’une année de fermage. Cette récolte transmise au fermier lui assure non seulement les semences pour la récolte prochaine qu’il doit restituer et le prix peu important du labour, mais une quantité considérable de grains que le fermier emploie à sa propre consommation ou qu’il convertit en argent par la vente. »

Je trouve également cet exemple très frappant, monsieur Schuize ! Il vous frappe au visage et prouve que vous ne savez pas penser !

Prendre l’exemple particulier d’un champ qui produit des grains, pour justifier l’intérêt, c’est se servir d’une preuve particulière pour justifier un fait général. Un champ produit du grain, mais est-ce qu’un monceau d’or ou une quantité de marchandises, de n’importe quel genre, produisent également quelque chose et doivent par conséquent rapporter un intérêt ? Ce n’est guère probable ; vous auriez dû vous expliquer là-dessus. Mais vous agissez plus simplement ! Vous supposez que le monceau d’or ou l’amas de marchandises sont également productifs comme le champ, et, triomphant, vous posez cette question : ce monceau d’or ne doit-il pas également rapporter une récolte, quoiqu’il n’en rapporte pas ?