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L’intérêt du capital, monsieur Schulze, légitime ou non, ne peut pas en général être expliqué comme vous essayez de le faire, comme étant un phénomène primaire autonome. C’est un phénomène secondaire déduit, comme vous paraissez le comprendre vous-même, de temps à autre ; mais avec votre irréflexion habituelle vous le perdez de vue ; l’intérêt du capital est déduit du profit que le capital rapporte entre les mains d’un entrepreneur direct. Comme le capital dans les mains d’un entrepreneur est productif, comme 1000 th. de plus dans ses mains rapportent un nouveau profit de capital, je peux, si je le préfère, m’éviter les soucis des affaires, ne pas produire directement, mais par l’intermédiaire d’un entrepreneur, en lui donnant mes 1000 th., et lui, en raison de la productivité que ce capital a entre ses mains, m’en donnera une part.

Cette part est l’intérêt, et si le capital est devenu productif et rapporte des intérêts en général, il doit en rapporter aussi pour chaque placement particulier, sans quoi les capitaux nécessaires ne se trouveraient pas.

Les économistes bourgeois le savent depuis longtemps, et ils ont expliqué non-seulement l’intérêt comme partie déduite du profit d’entreprise, mais ils ont même défini les lois qui dans notre société règlent la hausse et la baisse de l’intérêt en raison de la hausse et de la baisse des profits d’entreprise. Ainsi, pour expliquer l’intérêt, vous deviez avant tout critiquer et analyser le capital dans les mains de l’entrepreneur, ce que, comme nous l’avons vu, vous n’avez pas fait.

Au lieu de cela, vous voulez démontrer la légitimité de l’intérêt du capital par des exemples « frappants ».