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leur amusement, de faire eux-mêmes justice du fatras sous lequel vous déguisez votre ignorance et votre manque de jugement.

J’examine donc aussi brièvement que possible les points principaux.

Dans ce chapitre vous voulez expliquer économiquement la rente du capital, c’est-à-dire la productivité du capital.

Vous le faites (à l’exemple de Bastiat) en expliquant ainsi, p. 29, l’intérêt du capital : « L’intérêt du capital n’est autre chose que le prix de l’achat pour l’utilisation ou l’emploi d’une chose pendant un temps déterminé. »

En d’autres termes : vous traitez cette question de travers, comme si la chose se passait entre capitaliste et capitaliste, entre entrepreneur et entrepreneur, ce qui n’est pas du tout le cas, car c’est plutôt exclusivement entre le capitaliste et l’ouvrier que les choses se passent.

Il suffit de s’en tenir là, et ce n’est pas un mérite d’entrer en d’autres détails ; car Rodbertus en a déjà donné il y a 13 ans (1851) dans sa troisième lettre sociale à MM. Bastiat, Thiers et autres, un développement détaillé et complet que chacun peut lire[1].

Mais, ou vous ne l’avez pas lu, ou vous ne l’avez pas compris — quoique je connaisse des travailleurs qui l’ont parfaitement bien compris — ainsi vous ne prenez pas la moindre connaissance du contenu de cette brillante critique qui a fait époque, et vous regardez comme plus simple et évidemment plus sur de ne pas lui accorder un seul mot de réfutation.

  1. Troisième lettre sociale, de Rodbertus. Berlin, 1801, p. 101, 111.