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matique de l’esprit populaire n’est-il pas un crime ? L’histoire universelle ne connaît pas d’hypocrisie de prêtres aussi misérable que celle-là ! Les prêtres du moyen âge donnaient au moins au peuple, en discutant sur l’inégalité des richesses, la douce consolation et l’espérance que cette inégalité serait aplanie et récompensée là-haut. Ils reconnaissaient au moins l’existence de cette inégalité accablante et la légitimité d’espérer un redressement futur ! Mais vous, hypocrites inaccessibles aux choses justes, vous surpassez tout ce qu’a jamais inventé l’hypocrisie cléricale du moyen âge ! Pour vous, la fortune et les avantages des riches ne sont (contrairement au bon sens) que la récompense légitime des privations que ces riches s’imposent déjà dans cette vie !  !

Mais, monsieur Schulze, toute chose a son temps, tout se venge, tôt ou tard, et le jour viendra où la conscience publique vous flétrira, vous, votre hypocrisie et vos complices, comme vous le méritez î On vous stigmatisera en vous gravant sur le front, avec un fer chaud, ces mots : « Salaire de privations ».


d) CRÉDIT ET RENTE DU CAPITAL

Je peux et je dois me hâter maintenant avec vous, monsieur Schulze. Je le peux, car nous avons suffisamment appris vos connaissances politico-économiques ; et tout ce qui suit chez vous n’est que la répétition plus étendue du même verbiage. Je le dois pour ne pas sortir du cadre de cet écrit. Je le peux, parce que ceux qui l’ont lu jusqu’ici avec attention et discernement sont déjà en état, s’ils veulent continuer la lecture de votre livre pour