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nous priver du piaisir d’entendre aussi un petit duo chanté par vous et ce disciple, tout en l’accompagnant de notre voix pour le transformer en un trio énergique.

Ce duo eut lieu pendant la séance de votre réunion des travailleurs à Berlin, le 4 décembre 1863.

Plusieurs travailleurs avaient émis l’opinion que la réunion ouvrière devait passer de l’instruction pour laquelle le Catéchisme de Schulze avait déjà beaucoup fait, à la question de l’amélioration de la situation matérielle du travailleur et en même temps du salaire de travail.

Votre disciple et aide de camp, le député progressiste M. Faucher, se précipite alors à la tribune (tout ce qui suit est pris mot pour mot de la Réforme de Berlin du 6 décembre 1863, — feuille on ne peut plus sympathique à M. Schulze), et s’écrie :

« A côté du salaire de travail qui est dans le droit, li y a un autre agent qui est également dans son droit ; c’est le capital-intérêt ; cet intérêt n’est ni plus ni moins que le salaire pour l’abstinence exercée ; quiconque accumule un capital s’impose des privations ; il ne dépense pas les moyens qu’il a acquis, mais les accumule en instruments perfectionnés, en provisions, etc. 11 arrive par là à la possession de capitaux qui sont utiles à la communauté ; en cédant sa provision, le fruit de sa modération, il mérite une récompense qu’il reçoit par le payement de la rente ; car ces privations valent autant et souvent davantage que le travail lui-même. C’est pourquoi il n’est pas possible que le salaire de travail soit haussé aux dépens du salaire des privations. »

A-t-on jamais entendu chose pareille !  ! Ainsi le profit du capital (car, entre parenthèse, monsieur