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pour abolir les classes, pour socialiser les capitaux, exproprier au nom du peuple les expropriateurs du peuple, pour assurer à chacun le développement intégral de toutes ses facultés, pour garantir à chaque travailleur le produit intégral de son travail, les charges sociales étant remplies, et, en un mot, pour mettre l’humanité dans une voie de justice et de bonheur.

En attendant son prochain et inévitable avènement, comme facteur de rénovation sociale, le quatrième état doit organiser internationalement la lutte contre le capitalisme et marcher à la conquête pacifique ou violente, légale ou révolutionnaire du pouvoir politique.

Ce programme, formulé dans ses lignes principales en 1847, dans le manifeste des communistes, par Marx et Engels, a reçu depuis cette époque des développements importants ; mais il n’a pas été modifié et il est devenu le credo du grand parti socialiste allemand.

Mais il lui fallait d’abord des apôtres à la voix puissante, à l’intelligence vive, à l’activité infatigable, pour pouvoir pénétrer les masses profondes du prolétariat allemand ; les apôtres sont venus, et le plus éminent d’entre eux est ce Ferdinand Lassalle dont nous allons parler.

II

NOTICE SUR FERDINAND LASSALLE

Ferdinand Lassalle naquit à Breslaw, en 1825, d’une famille israélite. Telle était la promptitude de son esprit qu’à treize ans il avait déjà terminé ses études secondaires et pouvait entrer à l’école commerciale de Leipzig. Le commerce ne lui allait