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prendre une question de ce genre qui est plus embrouillée encore : pourquoi même un épicier à Delitsch, lequel, sur son profit annuel de 1000 thal., met 500 thaï, en réserve, accumule par là le produit du travail d’autrui, puisque toute la productivité actuelle du capital est fondée précisément sur ce que, dans toute entreprise de production, le produit de travail du travailleur est accumulé par l’entrepreneur, et puis, si le capital est productif en général, il doit nécessairement conserver dans toutes les autres mises de capitaux nécessaires à la société cette même productivité que dans l’entreprise productive, et il doit également rapporter un profit, puisque autrement il ne se trouverait plus de capitaux pour les autres entreprises.

Pour tout cela et beaucoup d’autres choses, vous pouvez trouver une excuse dans voire ignorance. Mais quant aux actions du Cologne-Minden, etc., vous saviez sans contredit à quoi vous en tenir. Quant aux milliards gagnés en Europe de cette manière, pendant ces vingt dernières années, vous en saviez aussi quelque chose !

Et si même dans votre cerveau trouble vous vous imaginiez que les capitaux pouvaient naître de l’épargne, vous saviez en tout cas qu’ils se forment aussi d’une autre manière.

Et cependant, si, pour inspirer au travailleur la vénération nécessaire devant ce martyr silencieux^ le capitaliste, si, pour le pénétrer de la foi religieuse en la légitimité des conditions économiques d’aujourd’hui, et pour éviter cette question embarrassante de sa part : combien de capital se forme de telle manière, et combien de telle autre manière ? — si c’est pour cela que —vous dites que le capital ne peut naître dans tous les cas que lorsque quelqu’un n’emploie pas tout son revenu à la salis-