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cillations peu importantes auxquelles elle est soumise, dans ma Réponse publique[1].

Et si vous et la Coterie des gazettes (Zeitungs geschwister) m’aviez démenti, j’aurais pu me tenir pour suffisamment consolé par les paroles de Rodbertus adressées aux travailleurs[2] :

« Lassalle vous a exposé cette loi dans ses moindres modalités si suffisamment, qu’il n’y a plus à perdre un mot sur ce sujet. »

Toutefois, je l’ai démontré d’une manière encore plus détaillée dans mon Manuel des Travailleurs, tant par des arguments que par l’adoption de ce qu’ont dit sur ce point tous les économistes bourgeois (voir Manuel des Travailleurs et Impôts indirects et la situation de la classe ouvrière). Enfin, je vous en donnerai un résumé (chapitre IV), une preuve systématique encore plus convaincante ; quant à la plus-value, je prouverai que vous reconnaissez vous-même la vérité de cette loi.

La concurrence libre n’a donc changé en rien le fait ancien que le travailleur doit toujours donner au capitaliste, comme autrefois on la donnait au maître, la plus-value qui dépasse ses propres besoins. (Les esclaves, les serfs, les membres de jurandes et les apprentis ne devaient pas moins avoir de quoi satisfaire ces mêmes besoins.)

Oui, si le travail s’exerçait encore aujourd’hui dans sa forme primitive, naturelle, comme chez les Indiens dans les forets de l’Amérique, où le travail du jour (la chasse) donne l’entretien du jour, il n’y a aucun doute qu’alors la liberté juridique des travailleurs, proclamée en 1789, les aurait trans-

  1. Voir ma Réponse publique au Comité central de Leipzig.
  2. Rodbertus, lettre publique au comité de la société des travailleurs allemands, 1863, p. 4.