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Jamais David n’a si admirablement chanté en s’accompagnant de sa harpe !

Glorifiez le Seigneur, le roi tout-puissant de la gloire.

Faudrait-il encore vous développer sérieusement que même sous le rapport de leur répartition juridique privée les capitaux européens ne sont pas le moins du monde un fruit de l’épargne, malgré l’interminable fatras que vous employez pour le prouver ?

N’avez-vous réellement aucune idée de l’origine des capitaux dans le passé et dans le présent ?

Je vais vous l’expliquer aussi succinctement que possible, monsieur Schulze. Au commencement de la civilisation, à l’avènement du christianisme, règne le travail esclave. Les travailleurs eux-mêmes, avec tout ce qu’ils produisent, constituent la propriété du maître. Sous le régime de l’esclavage, il peut être question de l’accumulation, mais non de l’épargne. Car, abstraction faite de ce que quelqu’un, possédant, par exemple, 100 esclaves, pouvait dissiper le produit du travail de 60 esclaves en bonne chère et en débauches (ce qui vraiment ne s’appelle pas épargner) et accumuler en outre le produit du travail des 40 autres, cette accumulation n’est pas encore l’épargne, prise dans votre sens, puisque ce n’est pas l’épargne du produit de son propre travail. L’épargne du produit du travail d’autrui s’appelle aujourd’hui rapine ou au moins exploitation. Si vous n’êtes pas de cet avis, souvenez-vous de ce que je vous ai dit, que depuis que nous existons j’ai toujours épargné votre pro-

    signification distinctive consiste plutôt exclusivement en ce qu’il est une forme du travail, ce que vous ne comprenez pas encore ici, mais vous le comprendrez dans la suite, après mes explications.