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ne contient dans les termes aucune trace de cette absurdité dont je vous accuse. Elle ne dit pas que quelque chose de purement négatif, comme l’épargne, soit la source de la formation du capital. Accumulation n’est pas épargne, monsieur Schulze, quoique vous considériez ces deux termes comme synonymes. L’épargne est l’accumulation de certaines choses, qui auraient pu ?2e pas être épargnées, mais être consommées. Vous le voyez, monsieur Schulze, vous manquez non seulement de toutes connaissances économiques, mais vous ne possédez pas même l’instruction élémentaire indispensable, l’indispensable connaissance de la signification 6 ?es mots. Je dois faire ressortir cette différence de sens entre accumulation et épargne, sans quoi vous m’affirmeriez prochainement que vous avez épargné le soleil, la lune et les astres. Car vous ne pouvez pas m’objecter de les avoir accumulés, par cette autre raison que l’accumulation nécessite une action positive. La définition de l’économie bourgeoise est donc aussi exempte, sinon dans le sens, au moins dans les termes, de cette troisième absurdité par laquelle vous l’avez gâtée, falsifiée, dans votre périphrase.

Personne n’exige de vous, et moi moins que tout autre, que vous produisiez, que vous apportiez dans la science quelque chose de nouveau, quelque insignifiant que cela puisse être. Le rôle le plus honorable des gens de votre espèce a toujours été d’aller colporter par le pays ce qui depuis cent ans fut connu et reconnu par la science, mais ce qu’on peut du moins exiger de vous, c’est de ne pas défigurer d’une manière si pitoyable ce qui depuis cent ans a été dit dans tous les abrégés, car il y a cent ans qu’Adam Smith a déclaré le capital du travail accumulé.