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clique privée. Ici je n’ai voulu que vous montrer combien peu importe l’épargne à l’origine du capital économique. Ainsi la production, comme vous pouvez vous en convaincre, est l’unique source de toute formation du capital, et entre autres la direction déterminée prise par la production d’une société influe énormément sur le procédé de la formation du capital. Pour la situation économique d’une société, les conséquences sont évidemment de la plus grande importance, selon que le travail est dirigé à la production des moyens d’existence (l’agriculture), à la production des pyramides d’Égypte ou à la production de vaisseaux, de machines à vapeur, de chemins de fer, etc., etc.

Je vous l’expliquerai tantôt d’une manière plus détaillée. Cependant ce développement plus détaillé des différentes directions de la production n’a rien de commun avec l’épargne qui, comme j’ai voulu vous le démontrer ici, n’est d’aucune façon l’agent de la formation sociale du capital. Si les produits existent — et pour être épargnés ils doivent exister effectivement avant — l’épargne de quelques-uns de ces produits (objets de consommation) devient impossible par elle-même. Quant aux autres qui constituent réellement le fonds de notre richesse sociale (capital), leur consommation devient aussi impossible par elle-même, attendu qu’il ne se trouverait pas d’estomac capitaliste assez fort pour pouvoir les digérer.

Ici, j’ai voulu montrer seulement quelles suites d’odieuses interprétations, quelle corruption vous propagez en croyant, dans votre profonde ignorance, périphraser simplement la définition usitée parmi les économistes bourgeois, que le capital est du travail accumulé. Cette définition, je le répète, comprise par eux n’importe dans quel sens,