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la suite, de ne pas avoir dévoré ces machines à vapeur, ces améliorations du sol, ces tuiles, ces masses de pierres, ces blocs d’airain et de cuivre, ce mérite-là me paraît assez médiocre. Certainement vous objecterez que les propriétaires pouvaient vendre tous ces objets et dissiper en jouissances le montant ! D’accord, monsieur Schulze. Mais quelle conséquence cela aurait-il pour la formation du capital ? Ces capitaux, ces machines à vapeur, ces améliorations du sol, ces tuiles et ces blocs d’airain, au lieu d’appartenir à Paul, appartenaient à Pierre, ce qui est également indifférent pour la société, pour la nation et pour l’existence du capital social. Je vous demande encore une fois : écrivez-vous des traités politico-économiques ? Monsieur Schulze, écrivez-vous, comme vous le dites, un cours populaire d’économie politique ou bien encore un cours d’economie privée, un abécédaire intitulé : l’Art de s’enrichir[1] ? Il est superflu de rappeler, ce que vous nous avez dit vous-même (page 57), que, lors même que les propriétaires des machines dépenseraient le montant en jouissances, cela aboutirait au même résultat, car ils commanderaient de nouveaux produits, feraient surgir de nouvelles productions, payeraient les salaires et feraient toutes sortes de choses auxquelles aboutissent tous les capitaux.

Je vous expliquerai, plus tard, en résumé, l’origine du capital relativement à sa répartition juri-

  1. Les plus perspicaces parmi les économistes bourgeois ont reconnu cette différence depuis longtemps, quoiqu’ils ne l’aient jamais soutenue : Malthus, Princ. d’économie politique (je cite d’après la grande édition générale des économistes, t. VIII, p. 358), définit la richesse nationale : « la somme de la richesse nationale se compose de ce qui est produit et consomme, et non pas de l’excédant des produits par de la consommation.