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la formation du capital. Et de cette manière la chose est définitivement résolue, et (p. 29) le capitaliste apparaît comme un homme qui s’est exposé à la peine et aux privations nécessaires pour l’accumulation d’un capital.

Ne voyez-vous donc pas que, même abstraction faite de toute histoire, il est absurde, en soi-même, de donner comme agent de la formation économique du capital une chose purement négative, comme l’épargne, la non-consommation, et qu’il est également absurde de la donner comme agent unique, ou agissant de concert avec le travail ?

Une petite remarque seulement pour vous rendre la chose plus claire. Regardez autour de vous, monsieur Schulze : quels sont donc les produits du travail qui peuvent, en général, être « consommés », et qui par conséquent peuvent ne pas être épargnés ? Le blé, la viande, le vin, etc., et ces choses consommables doivent, pour la plupart, être consommées par la société humaine, plus tôt ou plus tard, parce qu’elles ne supportent pas une longue conservation, une longue mise en réserve, et se gâtent inutilement. Jetez encore un coup d’œil sur les autres produits du travail qui forment réellement les richesses capitales de la société actuelle, par exemple : les machines à vapeur et les améliorations du sol, et les maisons, ou simplement les matières premières de tous genres acquises par le travail, les barres de fer, les blocs d’airain et de cuivre, les briques et les tuiles, les masses de pierre, etc., etc. Ceux-là, une fois acquis, se laissent-ils consommer, et par conséquent non épargner ? Ici il y a plutôt impossibilité de ne pas épargner, et le mérite que vous faites aux capitalistes glorifiés par vous, jusqu’à présent, et dans