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ses pareilles, dis-je, vous expliquez aux travailleurs la formation des capitaux européens, comme s’ils avaient été formés par des travailleurs salariés primitifs, par la mise en réserve de leurs salaires de travail !…

Ce n’est pas de cela que je veux parler ici, mais de cette contradiction qui fait que tantôt c’est le travail positif, et tantôt la non-consommation (chose toute négative) d’une chose qui est la source du capital. Ces contradictions sont-elles annulées, parce que vous avez l’audace de les mettre en regard l’une de l’autre ? Point du tout ! Les passages cités sont plutôt un hurlement et un gémissement continuels de contradictions, un hurlement semblable à celui de cent chiens battus ! D’abord, c’était l’épargne, « la simple non-consommation d’une chose qui était l’unique source du capital. Ensuite c’est l’épargne à elle seule qui ne suffit plus pour former le capital ». Il paraît ici que nous allons avoir deux agents de la formation du capital, l’épargne et le travail. Alors, en parlant du travail, pourquoi dites-vous : « Lui seul met toutes choses à la disposition de l’homme, lui seul produit toutes les valeurs » ! Il paraît que de nouveau le travail seul deviendra l’agent de la formation du capital. Puis, après, c’est de nouveau « la partie de notre avoir mise en réserve pour notre existence future que nous nommons capital ». Finalement nous retombons dans la première définition : c’est l’épargne, la mise en réserve, qui est la source unique de la formation du capital. Le travail peut, c’est bien le sens qui gît au fond obscur de ce galimatias, produire les choses séparément, mais elles ne deviendront capital que par leur accumulation, par leur non-consommation. Ainsi, la non-consommation, l’épargne, est l’unique source de