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ment le travailleur à l’idée que cette définition ne contient pas, n’entraîne pas l’idée que tout capital doit être capital privé. En effet, vous pouvez bien plus facilement masquer cette conséquence logique et vos contradictions continuelles, par un long verbiage, que par une définition brève et précise.

Vous poursuivez, après la dernière phrase citée, par la remarque qu’une somme d’argent n’est jamais proprement un capital, le capital étant la partie de la fortune d’un homme qu’il ne consomme pas immédiatement.

Je vous demande pardon, monsieur Schulze, mais je dois vous interrompre ici. Les mots de la fortune d’un homme ne sont-ils réellement qu’une conséquence de votre manière irréfléchie et banale de parler, qui vous empêche de généraliser une définition, ou bien les prononcez-vous à dessein pour inspirer insensiblement au travailleur l’idée que tout capital doit être absolument propriété privée ? Vous savez, et comme député vous devez savoir, qu’il y a aussi des capitaux publics, qui ne font pas partie de la fortune d’un homme, mais qui appartiennent à toute la nation. Pourquoi ne définissez-vous pas le capital comme une partie de fortune, etc., et pourquoi ne laissez-vous pas de côté ce d’un homme qui n’a rien de commun avec cette définition ?

Mais reprenons votre définition :

« Le capital, dites-vous, est la partie de la fortune d’un homme qu’il ne consomme pas immédiatement, qu’il n’emploie pas à la satisfaction de ses besoins immédiats, personnels, mais qu’il accumule et consacre soit à un usage ou à une utilisation durable pour l’avenir, soit à un travail et à une entreprise future, soit pour une entreprise à lui, soit pour celle d’un autre. C’est