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Vous commencez ce chapitre par la subdivision : a) Idée et emploi du capital, la consommation productive, et vous dites :

« Pour pouvoir entreprendre et continuer un travail industriel, trois choses sont absolument indispensables :

« (a) Les matières premières ; (b) les outils ; (c) les moyens de subsistance pendant la durée du travail, ou, ce qui revient au même, pour celui qui fait travailler les autres, un fonds pour le paiement des salaires. Tous ces objets nécessaires, comme conditions préliminaires de toute activité industrielle, s’appellent, dans leur ensemble, capital. »

Eh bien, matières, outils et moyens de subsistance, embrassent tous les genres de produits ; après cela, il est difficile de concevoir pourquoi vous n’arrivez pas à la charmante définition, le capital, c’est une partie des produits.

Mais vous objecterez qu’on trouvera plus loin, dans votre livre, que cela dépend du but, de la destination de ces produits. »

Bien ; si telle est votre opinion, pourquoi ne dites-vous simplement : Le capital, c’est la partie des produits employés à la production ultérieure ?

Cette définition serait aussi, comme vous pourrez vous en convaincre par mon chapitre sur l’analyse objective du capital, une définition très boiteuse, encore très abstraite et par conséquent très-fausse ; elle ne donnerait aucunement l’idée du capital. Mais ce serait au moins une définition claire, brève, précise et savante. Mais vous ne pouvez pas vous élever même jusqu’à une définition pareille, soit qu’en général vous ne puissiez vous élever à une manière réfléchie de penser et de parler, soit que depuis le commencement vous vouliez amener insensible-