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départ, que nous mettrions à la voile sur un bâtiment de l’État et aux frais du gouvernement.

Nous allions quitter Sainte-Hélène, c’était le moment de compter avec nos hôtes. Le général Bertrand, qui avait une vieille affaire avec Lowe, s’y disposait ; mais le geôlier n’aimait pas le tranchant du sabre, il fit négocier, et tout fut dit.

Il en devint plus souple, plus complaisant ; il voulut nous choisir un bâtiment, nous donner un capitaine sûr, un équipage habile : il nous destina le Camel storeship ; c’était un transport léger, commode, qui réunissait tout. Nous cherchions d’où venait à Hudson cette subite obligeance, lorsque nous apprîmes que le merveilleux navire était un bâtiment vivrier qui servait à approvisionner l’île. Nous réclamâmes ; il se récria, protesta que nous avions été trompés, et nous donna l’ordre d’envoyer nos effets à bord. Nous pensions nous embarquer le soir même, nous suivîmes.

Nous allions quitter l’île, nous voulûmes visiter une dernière fois l’asile où reposait Napoléon. Nous le vîmes, nous l’arrosâmes de nos larmes, nous l’entourâmes de violettes, dépensées, et lui dimes adieu pour