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sans vie ; il n’insista pas. « Vous m’avez fait demander du plàtre pour prendre le masque du défunt ; un de mes chirurgiens est fort habile dans ces sortes d’opérations, il vous aidera. » Je remerciai Son Excellence ; le moulage est une chose si facile que je pouvais me passer d’aide. Mais je manquai de plâtre ; madame Bertrand n’avait reçu, malgré ses instances, qu’une espèce de chaux. Je ne savais comment faire, lorsque le docteur Burton nous indiqua un gisement où se trouvait du gypse. Le contre-amiral donna aussitôt des ordres, une chaloupe mit en mer et rapporta quelques heures après des fragments qu’on fit calciner. J’avais du plâtre, je moulai la figure et procédai à l’autopsie.

Les généraux Bertrand et Montholon, Marchand, exécuteurs testamentaires, assistaient à cette opération pénible, où se trouvaient aussi sir Thomas Reade, quelques officiers d’état-major, les docteurs Thomas Schort, Arnott, Charles Mitchell, Mathieu Livington, chirurgien de la compagnie des Indes, et autres médecins au nombre de huit que j’avais invités.

Napoléon avait destiné ses cheveux aux divers membres de sa famille ; on le rasait, je vérifiai quelques remarques que j’avais déjà faites. Voici les principales :

1° L’Empereur avait considérablement maigri, depuis mon arrivée