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din. J’accours le recevoir dans mes bras, mais ses jambes plient sous le fardeau, il tombe en arrière : j’ai la douleur de ne pouvoir prévenir la chute. Nous le relevons, nous le supplions de se remettre au lit ; mais il ne connaît plus personne, il s’emporte, il s’irrite, sa tête n’y est plus, il demande toujours à se promener au jardin.

La fièvre diminue. L’Empereur me donne quelques instructions, et ajoute : « Rappelez-vous ce que je vous ai chargé de faire lorsque je ne serai plus. Faites avec soin l’examen anatomique de mon corps, de l’estomac surtout. Les médecins de Montpellier avaient annoncé que le squirre au pylore serait héréditaire dans ma famille. Leur rapport est, je crois, dans les mains de Louis ; demandez, comparez-le avec ce que vous aurez observé vous-même : que je sauve du moins mon fils de cette cruelle maladie. Vous le verrez, docteur ; vous lui indiquerez ce qu’il convient de faire ; vous lui épargnerez les angoisses