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terrer dans les limites, l’Empereur serait sorti pour lui rendre les derniers devoirs.

6 mars. — La maladie de l’Empereur fait des progrès. Je l’ai trouvé lisant Corneille ; il l’exalte beaucoup, et m’a dit que la France devait aux sentiments qu’il avait si supérieurement retracés de grandes actions. « Si Corneille eût vécu de mon temps, je l’aurais fait prince. »

28. — Sir Hudson Lowe a envoyé à Napoléon vingt-sept volumes, avec quelques numéros des Lettres Normandes. Il y avait quelques plats pamphlets bourbonniens dirigés contre lui. L’Empereur les a reçus et n’a fait que cette seule réflexion : « Cet envoi est une bassesse dont je ne croyais pas lord Bathurst capable. »

4 avril. — J’ai su enfin pourquoi le gouverneur m’obligeait à venir deux fois par semaine chez lui. Voici ce fait : sur son ordre, on écrit des bulletins qui ont pour base mes déclarations orales. Ces bulletins sont envoyés aux commissaires des puissances alliées, qui les adressent à leurs cours. Les informations prises par le comte de Mootholon établissent que la personne qui les rédige n’a jamais eu aucun rapport avec l’Empereur.

10. — A Londres, le gouverneur n’a pu réussir à me faire rappeler