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Chapitre 7.


Odieuses difficultés du gouverneur sur nos déclarations ; beau mouvement de l’Empereur – Notre affreuse anxiété – Le gouverneur fait comparaître chacun de nous, persistance de l’Empereur – Nous le trompons – Notre esclavage est consommé.


Mardi 15.

Depuis quelque temps il m’est impossible de dormir ; j’ai passé la nuit entière sans clore l’œil. Sur les huit heures, comme j’essayais de sommeiller, le grand maréchal est entré dans ma chambre pour me dire que le gouverneur avait renvoyé nos déclarations, et venait, le jour même, nous faire signer précisément celle qu’il avait envoyée pour modèle, qui ne différait de la nôtre que par la qualification d’Empereur donnée par nous à Napoléon, tandis qu’on voulait nous le faire appeler simplement Bonaparte.

De là, le grand maréchal s’est rendu chez l’Empereur, qui m’a fait demander presque aussitôt. En entrant dans sa chambre, je l’ai vu marchant à grands pas et s’exprimant avec beaucoup de chaleur. Nous étions tous réunis.

« Les outrages, disait-il, dont on abreuve journellement ceux qui se