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des colonies ; le nombre des manufactures pour toute espèce d’objets d’art, etc. ; 50.000.000 employés à réparer et à embellir les palais de la couronne, 60.000.000 d’ameublements placés dans les palais de la couronne en France, en Hollande, à Turin, à Rome ; 60.000.000 de diamants de la couronne, tous achetés avec l’argent de Napoléon ; le Régent même, le seul qui restât des anciens diamants de la couronne de France, ayant été retiré par lui des mains des juifs de Berlin, auxquels il avait été engagé pour 3.000.000 ; le musée Napoléon estimé plus de 400.000.000, et ne contenant que des objets légitimement acquis ou par de l’argent, ou par des conditions de traités de paix connus de tout le monde, en vertu desquels ces chefs-d’œuvre furent donnés en commutation de cession de territoire ou de contributions ; plusieurs millions amassés pour l’encouragement de l’agriculture, qui est l’intérêt premier de la France ; l’institution des courses de chevaux ; l’introduction des mérinos, etc.

« Voilà qui forme un trésor de plusieurs milliards qui durera des siècles !

« Voilà les monuments qui confondront la calomnie !!!… L’histoire dira que tout cela fut accompli au milieu de guerres continuelles, sans aucun emprunt, et même lorsque la dette publique diminuait tous les jours et qu’on avait allégé les taxes de près de 50.000.000. Des sommes très considérables demeuraient encore dans son trésor particulier ; elles lui étaient conservées par le traité de Fontainebleau, comme résultant des épargnes de sa liste civile et de ses revenus privés. Elles furent partagées, et n’allèrent pas entièrement dans le trésor public ni entièrement dans celui de la France !!! »

Dans une autre occasion, l’Empereur lisant dans un journal anglais que lord Castlereagh, dans une assemblée en Irlande, avait dit que Napoléon avait déclaré à Sainte-Hélène qu’il n’aurait jamais fait la paix avec l’Angleterre que pour la tromper, la surprendre et la détruire, et que si l’armée française était attachée à l’Empereur, c’est parce qu’il donnait en mariage à ses soldats les filles des plus riches familles de son empire, l’Empereur ému dicta : « Ces calomnies contre un homme qu’on opprime avec une telle barbarie et qu’on prend à la gorge pour l’empêcher de parler, seront repoussées par toutes personnes bien nées et capables de sentir. Quand Napoléon était sur le premier trône du monde, alors sans doute ses ennemis ont eu le droit de dire tout ce qu’ils ont voulu ; sa conduite était publique et servait de suffisante réponse ; quoi qu’il en fut, elle était du département de l’opinion et de