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mense à mes yeux. De plus, bien des voix à présent vantaient votre conduite : tôt ou tard nous nous serions connus à fond, etc., etc. »


Arrivée de la bibliothèque – Témoignage d’Horneman en faveur du général Bonaparte.


Samedi 22.

Le temps était fort mauvais. Sur les trois heures, l’Empereur m’a fait appeler ; il était dans le cabinet topographique, entouré de tous, occupés à déballer des caisses de livres arrivés par le Newcastle. L’Empereur y mettait la main avec une espèce de joie. Les hommes se modèlent à leurs circonstances ; leurs jouissances se façonnent à leurs peines. En voyant la collection des Moniteurs tant attendue, l’Empereur a ressenti un plaisir extrême ; il s’en est saisi, et ne l’a plus quittée le reste du jour.

Après dîner, l’Empereur s’est mis à parcourir les relations des voyages en Afrique de Park et d’Horneman, dont il suivait les traces sur mon Atlas. Horneman et la société africaine de Londres s’étendaient, dans cette relation, sur les services, la générosité du général en chef de l’armée d’Égypte (Bonaparte), qui s’était empressé d’aider à leurs découvertes, etc., etc… Les expressions polies et agréables employées à ce sujet étonnaient et réjouissaient l’Empereur, qui depuis longtemps