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en l’absence de l’Empereur, ouvrait la séance, et entamait alors ce qu’on appelait le petit ordre du jour, ne contenant que les affaires de simples localités et de pure forme.

Une heure plus tard, d’ordinaire, le tambour, battant au champ dans l’intérieur du palais, nous annonçait l’arrivée de l’Empereur. La grande porte s’ouvrait, on annonçait Sa Majesté : tout le Conseil se levait, et l’Empereur entrait, précédé de son chambellan et de son aide de camp de service, qui lui présentaient son fauteuil, recevaient son chapeau, et demeuraient à la séance en arrière de lui, prêts à recevoir et à exécuter ses ordres.

L’archichancelier présentait alors à l’Empereur le grand ordre du jour, contenant la série des objets en délibération. L’Empereur les parcourait, et nommait tout haut l’objet qu’il lui plaisait de déterminer. Le conseiller d’État chargé de ce rapport en faisait lecture, et la délibération commençait.

Chacun pouvait prendre la parole : si plusieurs se présentaient à la fois, l’Empereur en désignait l’ordre : on parlait de sa place et assis ; on ne pouvait pas lire, il fallait improviser. Quand l’Empereur jugeait la discussion, à laquelle d’ailleurs il prenait beaucoup de part lui-même,