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Dans une de ces grandes occasions, le ministre de la marine (Decrès) se trouva admis de conserve avec le véritable patient, et l’Empereur l’avait choisi dans la triple intention qu’il fût le témoin, qu’il reçût sa part directe d’un avertissement salutaire, et servît néanmoins de terme de comparaison propre à confusionner d’autant celui qu’il avait réellement en vue ; car, après s’être exprimé vis-à-vis de celui-ci avec la dernière violence, et être entré dans les plus petits détails d’une menace extrême, se retournant tout à coup vers Decrès, il lui dit : « Et vous aussi, Monsieur le ministre de la marine, on m’apprend que vous vous avisez d’être de l’opposition ; c’est fort étrange, j’en suis très irrité, quoique après tout je sache bien que chez vous il y a du moins des tirants d’eau d’honneur et de fidélité que vous ne dépasserez jamais. »


Réflexions sur le gouverneur – Dépenses de la maison de l’Empereur aux Tuileries – Sur les bonnes comptabilités – MM. Mollien, La Bouillerie.


Dimanche 2 juin.

L’Empereur est sorti à cheval sur les huit heures ; il y avait bien longtemps qu’il s’en était abstenu. Il est descendu chez madame Bertrand, et s’y est arrêté longtemps. Il y peignait énergiquement et avec