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avait évacué le Tyrol, après avoir fait des pertes très considérables. L’Autriche avait perdu Palma-Nova, place très forte, et Trieste et Fiume, seuls ports de la monarchie autrichienne ; la province de Goritz, l’Istrie, la Carniole, la Carinthie étaient conquises ; la Save, la Drave, les Alpes Noriques étaient passées. L’armée n’était plus qu’à soixante lieues de Vienne. Elle était fondée à espérer d’y arriver avant la fin de mai.

L’armée autrichienne, démoralisée et ruinée, ne pouvait plus lutter contre l’armée française, qui n’avait éprouvé aucune perte sensible, et chez qui le moral et le sentiment de sa supériorité étaient à un degré inexprimable.


Fragments de Léoben.


VI. Opérations de Joubert dans le Tyrol. — Joubert avait battu l’ennemi sur le Lavisio le 20 mars, il lui avait fait plusieurs milliers de prisonniers ; il l’avait poursuivi à Botzen, l’avait défait de nouveau à Clauzen, avait forcé les gorges d’Innspruck le 28, et se dirigeait à la droite par le Pusthersthal le long de la Drave, avait marché pour déboucher la Carinthie et venir prendre la gauche de l’armée française. Il