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les débris de la division qui, depuis la Piave, fuyait devant lui, et une belle division de grenadiers hongrois.

Le combat fut vif et opiniâtre de part et d’autre. Chacun sentait l’importance du succès : car si Masséna parvenait à s’emparer du débouché de Tarvis, la partie de l’armée autrichienne que le prince Charles avait engagée dans la vallée de l’Isonzo était perdue. Le prince Charles se prodigua de sa personne, et fut plusieurs fois sur le point d’être arrêté par les tirailleurs français. Le général Brune, qui commandait une brigade de la division Masséna, s’y comporta avec la plus grande valeur. Le prince Charles fut rompu : il avait fait donner jusqu’à ses dernières réserves ; il ne put opérer aucune retraite. Les débris de ses troupes allèrent se rallier à Villach, derrière la Drave, Masséna, maître de Tarvis, s’y établit, en faisant face du côté de Villach et du côté de Goritz, barrant les débouchés de l’Isonzo.

VII. Combat de Gradisca. Prise de Laybach et de Trieste. — Le lendemain de la bataille du Tagliamento, le quartier-général se rendit à Palma-Nova : c’est une place forte qui appartient aux Vénitiens. Le prince Charles l’avait fait occuper, et y avait établi ses magasins ; mais jugeant qu’il lui faudrait laisser cinq à six mille hommes pour la garder, son artillerie de place n’étant pas encore arrivée, il résolut de l’évacuer. Nous l’armâmes aussitôt et la mîmes à l’abri d’un coup de main. Le lendemain 19, on marcha sur l’Isonzo.