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sez plus dans ce palais dont les murailles ne pourraient que vous rappelez votre honte ! — Croira-t-on qu’après une telle sortie, que je me reprochais si fort à moi-même, il ne s’occupa que de me faire entourer de ses soumissions, de son repentir, de ses nouvelles protestations, en vrai misérable ? mais je ne voulus entendre rien. – Et vous avez bien fait, Sire, a repris l’un de nous ; car il a justifié jusqu’au bout les prévisions de Votre Majesté : lors de l’entrée des alliés, on l’a vu sur la terrasse des Tuileries, en face l’hôtel Talleyrand qu’occupait l’empereur de Russie, agiter un mouchoir blanc au milieu de la foule pressée, et lui répéter à tue-tête : Allons, mes amis, mes enfants, criez : Vive Alexandre ! vive notre ami ! notre libérateur ! La multitude s’en indigna, et, en dépit de la garde russe qui bordait l’hôtel, elle le força de déguerpir aussitôt. Il faillit être assommé. »

De là l’Empereur en est revenu, selon son habitude, à me questionner sur un grand nombre de familles et d’individus dont les noms lui étaient familiers, mais les personnes peu connues.

L’Empereur, du reste, était tout à fait raisonnable sur les conduites individuelles ; dans la grande nomination de chambellans calculée pour l’entourage de Marie-Louise, on avait compris le duc de Duras. « Il me