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un pont à Anghiari, prévit sur-le-champ ce qui allait arriver. Il laissa à Masséna, à Murat et à Joubert le soin de suivre le lendemain Alvinzi, et partit à l’heure même avec quatre régiments pour se rendre devant Mantoue. Il arriva à Roverbello comme Provera arrivait devant Saint-Georges. Hohenzollern, qui commandait l’avant-garde de Provera, parut le 16 à l’aube du jour. Il arrivait à la tête d’un régiment couvert de manteaux blancs à la porte de Saint-Georges. Il savait que ce faubourg n’était point fortifié, qu’il n’était couvert que par un simple retranchement de campagne ; il espérait le surprendre. Miolis, qui y commandait, ne se gardait que du côté de la ville. Il savait qu’il était couvert par une division qui était sur l’Adige, et que l’ennemi était très loin. Les hussards de Hohenzollern ressemblaient au premier de hussards français. Cependant un vieux sergent de la garnison de Saint-Georges, qui faisait du bois à deux cents pas de la place, fixa cette cavalerie arrivant sur la ville ; il conçut des doutes qu’il communiqua à un de ses camarades ; il leur parut que les manteaux blancs étaient bien neufs pour être Berchini. Ces braves gens, dans l’incertitude, se jettent dans Saint-Georges, crient aux armes et poussent la barrière. La cavalerie se mit au galop ; mais il n’était plus temps : elle fut reconnue et mitraillée. Toutes