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volontaires de Vienne, la contint facilement et la repoussa. Mais vers midi, toute l’armée autrichienne s’étant déployée, Duphot fit retraite et repassa l’Adige à Legnano. La division qui forma la droite de Provera, et qui attaqua Saint-Michel, était la plus faible. Le général Masséna marcha de Vérone au secours de son avant-garde. La division autrichienne fut rompue, dispersée et poursuivie l’épée dans les reins jusqu’au-delà de l’Alpon.

Ce fut dans ce moment que le général français arriva en poste de Bologne. Il avait été instruit, par ses agents de Venise, du mouvement de l’armée autrichienne sur Padoue. Il avait fait camper les troupes italiennes sur la frontière de la Transpadane pour s’opposer au pape, dirigé les deux mille Français de Bologne sur Ferrare, où ils avaient passé le Pô à Ponte-di-Lagoscuro, et rejoint l’armée sur l’Adige. De sa personne, il passa le Pô à Borgoforte, se rendit au quartier-général de Roverbella, et arriva à Vérone au plus fort du feu du combat de Saint-Michel. Il ordonna sur-le-champ à Masséna de reployer dans la nuit toutes ses troupes sur Vérone.

L’ennemi paraissait être en opération, et il fallait tenir toutes les troupes disponibles pour pouvoir se porter où serait la véritable attaque. Dans la nuit, on reçut des nouvelles du quartier-général de Legnano, qui disaient que toute l’armée autrichienne était en mouvement sur le bas Adige ; que le grand état-major de l’ennemi y était, ainsi que deux équipages de pont. Le rapport du général Duphot, officier de con-