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devant Mantoue. On lui fit rendre sa dépêche qu’il avait avalée, renfermée dans une petite boule de cire à cacheter. Cette dépêche était une petite lettre écrite en caractères très fins, signée de l’empereur François. Il annonçait à Wurmser qu’il allait être incessamment dégagé. Dans tous les cas, il lui ordonnait de ne pas se rendre prisonnier, d’évacuer la place, de passer le Pô, ce qu’il pouvait faire puisqu’il était maître du Séraglio, de se rendre dans les États du pape, où il prendrait le commandement de son armée. L’Empereur d’Autriche supposait, comme on le voit, que Wurmser était maître du Séraglio ; il était mal informé.

V. Combat de Saint-Michel. — En exécution du plan adopté par la cour de Vienne, Provera eut le commandement du corps d’armée qui devait agir sur l’Adige pour passer cette rivière et se porter sur Mantoue. Les bataillons volontaires de Vienne faisaient partie du corps d’armée, qui était composé de trois divisions formant vingt-cinq mille hommes. Aux premiers jours de janvier, Provera porta son quartier-général à Padoue. Le 12, il se dirigea, avec deux divisions, sur Montagna, où était l’avant-garde d’Augereau, commandée par le brave général Duphot. Au même moment, la troisième division autrichienne, qui avait pris position sur les hauteurs de Caldiero, marcha sur Saint-Michel pour y attaquer l’avant-garde de Masséna, dont le quartier-général était à Vérone ; c’était une fausse attaque. Le général Duphot, attaqué à la pointe du jour par l’avant-garde de Provera, composée des