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rières de l’ennemi qui attaquerait Vérone, et par là soutenir cette place par la rive gauche, ce que l’on n’eût pu faire si l’on eût jeté le pont sur la rive gauche de l’Alpon, parce que l’ennemi aurait pu border la rive droite de cette rivière, et, sous cette protection, enlever Vérone. Cette double raison avait donc déterminé le placement du pont. Or, trois chaussées partaient de Ronco, où ce pont avait été jeté, et toutes étaient environnées de marais. La première se dirige sur Vérone en remontant l’Adige ; la deuxième conduit à Villa-Nova, et passe devant Arcole, qui a un pont à une lieue et demie de l’Adige, sur la petite rivière de l’Alpon ; la troisième descend l’Adige, et va sur Albaredo.

VII. — Bataille d’Arcole, première journée, 15 novembre. — Trois colonnes se dirigèrent sur ces trois chaussées. L’une, à gauche, remonta l’Adige jusqu’à l’extrémité des marais ; de là l’on communiquait sans obstacle avec Vérone : ce point était des plus importants. Par là, plus de craintes de voir l’ennemi attaquer Vérone, puisqu’on se fût trouvé sur ses derrières. La colonne de droite prit vers Albaredo, et occupa jusqu’à l’Alpon. Celle du centre se porta sur Arcole, où nos tirailleurs parvinrent jusqu’au pont sans être aperçus. Il était cinq heures du ma-