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mais la moitié de ses troupes sont de véritables recrues ; et, lui battu, Mantoue succombe ; nous demeurons maîtres de l’Italie, nous voyons finir nos travaux, car non seulement l’Italie, mais encore la paix générale sont dans Mantoue. Vous voulez aller sur les Alpes, vous n’en êtes plus capables. De la vie dure et fatigante de ces stériles rochers, vous avez bien pu venir conquérir les délices de la Lombardie ; mais des bivouacs riants et fleuris de l’Italie, vous ne vous élèveriez plus aux rigueurs de ces âpres sommets, vous ne supporteriez plus longtemps sans murmurer les neiges ni les glaces des Alpes. Des secours nous sont arrivés ; nous en attendons encore ; beaucoup sont en route. Que ceux qui ne veulent plus se battre, qui sont assez riches, ne nous parlent pas de l’avenir. Battez Alvinzi, et je vous réponds du reste !!! » Ces paroles, répétées par tout ce qu’il y avait de cœurs généreux, relevaient les âmes, et faisaient passer successivement à des sentiments opposés. Ainsi, tantôt l’armée, dans son découragement, eût voulu se retirer ; tantôt, remplie d’enthousiasme, elle parlait de courir aux armes.

Lorsque l’on apprit à Brescia, Bergame, Milan, Crémone, Lodi, Pavie, Bologne, que l’armée avait essuyé un échec, les blessés, les malades sortirent des hôpitaux encore mal guéris, et vinrent se ranger