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soit sur les ponts de Vérone. Le troisième, formant sa droite, fort de trois divisions, composant trente à trente-cinq mille hommes, se dirigea sur la rive gauche du lac de Guarda, suivit le débouché de la Chiesa, en côtoyant le lac d’Idro ; par cette marche, ce corps avait tourné le Mincio, coupait une des grandes routes de l’armée française à Milan, et tournait tout le siège de Mantoue. Ce plan était, de la part de l’ennemi, le résultat d’une extrême confiance dans ses forces et dans ses succès. Il comptait tellement sur notre défaite qu’il s’occupait déjà de nous couper toute retraite. Ainsi Wurmser, en perspective, cernait d’avance l’armée française ; la croyant enchaînée à la nécessité de défendre le siège de Mantoue, il pensait que cerner ce point fixe, c’était cerner l’armée française, qu’il en regardait comme inséparable.

IV. — Wurmser débouche par Montebaldo, par la chaussée de Roveredo à Vérone, et par celle de la Chiesa, 29 juillet. — À la fin de juillet, le quartier général de l’armée française fut transporté à Brescia. Le 28, à dix heures du soir, le général français partit de Brescia pour visiter ses avant-postes. Arrivé le 29 à la pointe du jour à Peschiera, il y apprit que la Corona et Montebaldo étaient attaqués par des forces considérables. Il arriva à huit heures du matin à Vérone. À deux heures après midi, les troupes légères de l’ennemi se montrèrent sur le sommet des montagnes qui séparent Vérone du Tyrol, et s’engagèrent avec nos troupes. Le général en chef rétrograda toute la soirée, et porta le quar-