l’empressement avec lequel les bons soldats de l’armée se sont portés à faire exécuter les ordres.
« Peuples d’Italie ! l’armée française vient pour rompre vos chaînes : le peuple français est l’ami de tous les peuples ; venez avec confiance au-devant d’elle. Vos propriétés, votre religion et vos usages seront respectés. Nous ferons la guerre en ennemis généreux, et nous n’en voulons qu’aux tyrans qui vous asservissent. »
Les conférences pour la suspension d’armes eurent lieu au quartier-général, chez Salmatoris, alors maître d’hôtel du roi, et qui depuis a été préfet du palais de l’Empereur. Le général piémontais Latour, et le colonel Lacoste, chargés des pouvoirs du roi, se rendirent à Cherasque. Le comte de Latour était un vieux soldat ; lieutenant-général au service de Sardaigne, très opposé à toutes les nouvelles idées, de peu d’instruction et d’une capacité médiocre. Le colonel Lacoste, natif de Savoie, était dans la force de l’âge ; il s’exprimait avec facilité, avait beaucoup d’esprit, et se montrait sous des rapports avantageux. Les conditions furent que le roi quitterait la coalition, et enverrait un plénipotentiaire à Paris pour y traiter de la paix définitive ; que jusque-là il y aurait armistice ; que jusqu’à la paix ou à la rupture des négociations Ceva, Coni, Tortone, ou à son défaut Alexandrie, seraient remises sur-le-champ à l’armée française avec toute l’artillerie et les magasins ; qu’elle continuerait d’occuper tout le