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nommèrent des députés pour former une assemblée centrale d’électeurs qui se réunirent à l’Odéon.


IV. Résistance armée des sections de Paris. — Les sections avaient mesuré leurs forces, évalué la faiblesse de la Convention : cette assemblée d’électeurs fut une assemblée d’insurgés.

La Convention annula l’assemblée de l’Odéon, la déclara illégale, et ordonna à ses comités de la dissoudre par la force. Le 10 vendémiaire, la force armée se porta à l’Odéon et exécuta cet ordre. Le peuple, rassemblé sur la place de l’Odéon, fit entendre quelques murmures, se permit quelques injures, mais n’opposa aucune résistance.

Le décret de la Convention qui fermait l’Odéon excita l’indignation de toutes les sections. Celle Lepelletier, dont le chef-lieu était au couvent des Filles-Saint-Thomas, paraissait être à la tête de ce mouvement. Un décret de la Convention ordonna que le lieu de ses séances fût fermé, l’assemblée dissoute et la section désarmée.

Le 12 vendémiaire (3 octobre), à sept ou huit heures du soir, le général Menou, accompagné des représentants du peuple, commissaires près de l’armée de l’intérieur, se rendit, avec un corps nombreux de troupes, au lieu des séances de la section Lepelletier pour y faire exécuter le décret