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d’armes ; et quant à l’amour, au dévouement, à la fidélité, depuis longtemps, Sire, je n’ai plus rien à vous donner. »

Cependant le grand maréchal ne tenait pas, et l’Empereur voulait travailler. « Vous ne pouvez donc plus écrire, m’a-t-il dit, vos yeux sont tout à fait perdus ? » Depuis que nous étions ici, j’avais interrompu tout travail ; ma vue disparaissait, et j’en éprouvais une tristesse mortelle. « Oui, Sire, lui ai-je répondu, ils le sont tout à fait, et ma douleur est de les avoir perdus sur la campagne d’Italie, sans avoir eu le bonheur et la gloire de l’avoir faite. » Il a cherché à me consoler en me disant qu’avec du repos ma vue se réparerait sans doute, ajoutant : « Ah ! que ne nous ont-ils laissé Planat ! ce bon jeune homme me serait aujourd’hui d’un grand service. »


Amiral Taylor, etc..


Jeudi 11.

Après le déjeuner, vers midi et demi, me promenant devant la porte, j’ai vu arriver une nombreuse cavalcade, précédée du général-colonel