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gouvernerez peut-être un jour, si elles vous avaient vu dans cet état ? croyez-vous qu’elles voulussent vous obéir, si elles vous savaient aussi méchant ? » Et l’enfant de demander pardon aussitôt, et de bien promettre que cela ne lui arriverait plus.

« Voilà, au fait, observait l’Empereur, des manières différentes de celles de M. de Villeroi à Louis XV : Regardez tout ce peuple, mon maître, il vous appartient ; tous ces hommes que vous voyez-là sont les vôtres. »

Madame de Montesquiou était adorée de cet enfant ; quand on voulut la renvoyer de Vienne, il fallut employer la ruse et le tromper ; ce fut jusqu’à craindre pour sa santé.

L’Empereur avait beaucoup d’idées nouvelles touchant l’éducation du roi de Rome : il comptait sur l’institut de Meudon, dont il avait déjà décrété les principes, attendant quelques loisirs pour leurs développements. Il voulait y rassembler tous les princes de la maison impériale, surtout ceux de toutes les branches qu’il avait élevées sur des trônes étrangers. C’était là joindre, prétendait-il, aux soins de l’éducation particulière tous les avantages de l’éducation en commun. « Destinés, disait-il, à occuper