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nement de brumaire. J’en supprime ici les détails, parce qu’ils ont été dictés plus tard au général Gourgaud, et qu’on retrouvera l’ensemble de ce grand évènement dans la publication des dictées de Napoléon.

Siéyes, qui était un des consuls provisoires avec Napoléon, et qui, à la première conférence, le vit discuter tout à la fois les finances, l’administration, l’armée, la politique, les lois, sortit déconcerté, et courut dire à ses intimes, en parlant de lui : « Messieurs, vous avez un maître ! Cet homme sait tout, veut tout, et peut tout. »

J’étais à Londres à cette époque, et je disais à l’Empereur que nous y avions conçu de grandes espérances, et que nous avions beaucoup compté sur le 18 brumaire et sur son consulat. Plusieurs de nous, qui avaient connu jadis madame de Beauharnais, partirent aussitôt pour Paris, dans l’espoir de parvenir, par elle, à exercer quelque influence ou imprimer quelque direction aux affaires qui se présentaient sous une face nouvelle.

Nous pensâmes généralement, dans le temps, que le Premier Consul