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était répandu, accrédité dans l’armée même. Or, que répondre à ceux qui vous disaient victorieusement : « C’est bien vrai, je le tiens précisément des officiers qui s’y trouvaient. » Et pourtant il n’en était rien.

Voici ce que j’ai recueilli de la source la plus élevée, de la bouche de Napoléon même :

1° Que le nombre des pestiférés dont il s’agit n’était, selon le rapport fait au général en chef, que de sept ;

2° Que ce n’est pas le général en chef, mais un homme de la profession même, qui, au moment de la crise, proposa d’administrer l’opium ;

3° Que cet opium n’a été administré à aucun ;

4° Que la retraite s’étant faite avec lenteur, une arrière-garde a été laissée trois jours dans Jaffa ;

5° Qu’à son départ, les pestiférés avaient expiré, à l’exception d’un ou de deux que les Anglais ont dû trouver vivants.

N.B. « Depuis mon retour, ayant eu la facilité de causer avec ceux-là mêmes que leur état ou leur profession rendait naturellement les premiers acteurs de cette scène, ceux dont la déposition avait le droit de passer pour officielle et authentique, j’ai eu la curiosité de descendre aux plus petits détails, et voici ce que j’en ai recueilli :

« Les malades dépendants du chirurgien en chef, c’est-à-dire les blessés, ont tous été évacués sans exception, à l’aide des chevaux de tout l’état-major, sans en excepter même ceux du général en chef, qui marcha